Je propose que l'on chronique ici uniquement des films de kung-fu, qu'ils soient bons ou mauvais, peu importe.
J'ouvre le bal avec une production plutôt délirante
Ne me demandez pas un quelconque résumé. je n'ai rien retenu de l'histoire.
Ca y parle mine de tungstène, méchants japonais, ouvriers chinois exploités.
Le fils du père de sa soeur qui a un autre frère est tué et le frère du cousin de sa marraine veut se venger du salaud de patron de la mine, à peu près.
Enfin, ici, c'est la même rengaine se trimballant de kung-fu en kung-fu.
Le héros revanchard qui cherche à démollir la gueule du gros méchant.
Cette petite production vaut surtout pour son titre râcoleur sponsorisé par Michel Leeb et pour un nombre assez étonnant de foirages en tout genre : montage trisomique (la succession de certains plans est parfois incompréhensible) , bruitage grossier et au singulier puisqu'il n'y en a qu'un pendant les bagarres, interprétation outranciere, cadrages et décadrages en tout genre (on passe régulièrement du panoramique au pan & scan).
Du n'importe quoi.
Mais le plus absurde survient à travers quelques séquences pour le moins surprenantes.
Le patron de la mine (un croisement improbable de Jacques Brel et Valérie Giscard D'Estaing bridés) viole la soeur du héros (enfin, si c'est bien sa soeur) dans une morgue remplie de cadavres flottant dans l'eau...une scène très étrange mais ce n'est rien à côté de l'incroyable cascade qui attend le spectateur vers la fin du film.
Les 3 héros (2 frères et leur soeur si j'ai bien compris) se trouvent en haut d'une colline.
30 mètres plus bas, des sales méchants qui leur jappent au nez.
C'est intolérable pour la soeurette qui meurt d'envie de leur péter la gueule.
Et pour se faire, elle se jette littéralement (enfin, son mannequin ---> trucage hilarant) dans le vide (30 mètres quand même).
Le pire c'est qu'elle se réceptionne parfaitement, sans le moindre mal avant de se jeter sur ses ennemis.
Et, en cadeau bonus, le frère de la soeur saute à son tour de la colline et ô surprise, il n'a rien non plus.
Et j'ai gardé le meilleur pour la fin.
Des mineurs captifs d'une grotte sont sur le point d'être dynamités.
Devant la grille de la grotte, des charges explosives.
Un méchant allume la mêche reliée aux explosifs à quelques 50 mètres de la.
Puis entre-temps, les gentils arrivent sur les lieux puis se frittent avec les méchants.
Pendant ce temps, l' étincelle enflammée continue son petit chemin vers le point d'impact.
L'une des gentilles, apercevant cela, tente par tous les moyens d'éteindre la flammêche en l'etouffant sous ses semelles, sous une pierre, et même sous son poids en passant et repassant dessus à la manière d'un rouleau compresseur (ou de printemps c'est selon).
Puis, c'est l'illumination, aussi bien au niveau de la mêche que dans sa tête : elle s'empare des charges explosives puis se dirige au bord d'une falaise.
Mais là où n'importe quel esprit sensé balancerait les explosifs pour qu'ils explosent en pleine chute, cette gourdasse plonge avec de la falaise et se fait exploser donc en plein vol.
Le spectateur vient d'assister à la mort la plus conne de toute l'histoire du cinéma
"Quand les jaunes voient rouge" est donc un kung-fu décapant et donc suffisamment distrayant tant au plan action que crétinerie.