Tourné un an avant "le projet Blair witch", "the last broadcast" en prenait déjà l'idée de départ ( idée bien entendu déjà prise en 1980 par Ruggero Deodato et son célèbre "cannibal holocaust", et tout cela bien avant la mode des found footage ).
Deux présentateurs d'une émission de télévision, "réalité ou fiction", décident de réaliser un reportage en direct sur le fameux Diable du New Jersey, dans la forêt de Pine Barrens. Cette émission est lancée en simultané sur le câble et internet.
Les deux présentateurs, Steven Avkast et Locus Wheeler, sont accompagnés par un preneur de son, Rein Clackin, puis un médium, Jim Suerd. Le lendemain, seul Jim revient de la forêt. La police va découvrir deux corps mutilés puis des traces de sang du troisième. Après la découverte de traces de sang sur les vêtements de Jim, la police l'arrête. Il sera condamné à la prison à vie...
David Leigh, réalisateur de documentaires, décide de faire un film sur toute cette affaire. Ainsi, "the last broadcast" ne se présente pas comme "le projet Blair witch", car il mélange témoignages, interviews, images d'archives, compilations d'images tournées dans la forêt... Le réalisateur démontre à travers ses documents que Jim n'était pas le coupable et que la vérité est bien plus terrible encore...
Je ne raconte pas la suite pour ne pas spoiler, mais la conclusion reste plutôt surprenante, bien qu'elle détourne la logique du film ( de faux documentaire, le métrage devient alors une fiction tournée de façon classique, un peu comme "cannibal holocaust", mais à l'envers ! ).
Malgré ses défauts ( interprétation parfois approximative, rythme très lent, peu d'images de tournage dans la forêt présentées... ), "the last broadcast" est le précurseur méconnu du found footage tant à la mode de nos jours. Ici, comme dans tout bon film bis qui se respecte, tout le monde participe à tout : les acteurs sont aussi réalisateurs, monteurs, preneurs de sons, chauffeurs, scénaristes, compositeurs, etc...
Le résultat final est un film curieux, captivant, étrange, parfois glauque, qui m'avait assez marqué quand j'avais loué la cassette à l'époque de la sortie vidéo de "Blair witch" ( d'ailleurs, les deux films sont chez le même éditeur, puis sont sortis dans la même collection en dvd ).
Les ambiances sonores sont très réussies, l'histoire est plutôt passionnante ( fans des "enquêtes criminelles" avec la belle Sidonie Bonnec, ne ratez pas ce film, on s'y croirait !! ). Et, si les acteurs ne sont pas toujours convaincants, petit à petit, ils parviennent à imposer quelque chose, la motivation de l'équipe à faire du créatif finissant par se ressentir.
Au final, malgré ses défauts, "the last broadcast" s'impose comme un petit film injustement méconnu, toujours resté dans l'ombre de found footages pourtant très nuls, et qui fut, comble de l'ironie, présenté au Marché du film à Cannes ( n'oublions pas que le Marché du film reste marginal au festival ).
A redécouvrir, donc ( merci au passage à Corbin pour la vhs ! ).
* "the last broadcast", USA, 1998. un film réalisé par Stefan Avalos et Lance Weiler. avec David Beard, James Seward, Stefan Avalos, Lance Weiler, Rein Clabbers, Michelle Pulaski. musique originale composée par Stefan Avalos, chanson originale composée et interprétée par James Seward. une production de Waveleight releasing. distribution vidéo française : Film office ( vhs et dvd ).
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